Archange Tabris, Flamme éternelle.

Prénom : Tabris, diminutif de Tabrisiel


Son Vrai Nom, pourtant, peut s’abréger en « Cala »
Elle est aussi connue sous sa forme humaine favorite comme Tessa Sheldon.
Les démons la connaissent comme Blind, le plus souvent.


Rôle / Race : Archange de la Lumière. (Ancien ange subalterne de la Justice)


Age : Inconnu de nombreux anges. On sait qu’elle n’est pas la première à occuper cette fonction. Les rares individus connaissant la vérité refusent d’en parler mais il est certain qu’elle est assez jeune : quelques siècles au plus.


Apparence physique : Tabris est comme un joyau brut dans une gangue de charbon. Lorsqu’on pose les yeux sur elle, on remarque immanquablement l’ombre qui semble être partie intégrante de son être. Sa peau n’est pas d’une blancheur immaculée, mais plutôt assombrie par ce qui semble être un bronzage certain. Ses ailes, elles-mêmes, n’ont pas la couleur blanche étincelante qu’il est habituel d’observer chez les anges et les archanges ; au contraire, les longues plumes délicates et ondoyantes sont grises, tendant vers l’anthracite. Seule la cascade pâle de ses cheveux d’albâtre qui coule jusqu’à ses chevilles en longues courbes paresseuses apporte une touche de clarté à la silhouette de l’archange de la Lumière Divine. Ces caractéristiques étonnent souvent les jeunes anges ainsi que ceux qui ne l’ont jamais rencontrée. Pourtant, s’arrêter à ces apparences primaires est une erreur. La côtoyer, ou simplement l’étudier un instant supplémentaire apporte un démenti complet de la première impression. Chaque fibre de son être pulse littéralement d’une lumière intérieure. Chaque trait de son visage si fin soit-il, chaque angle de son ossature si bien dessinée, est un hymne à la Lumière et un fléau pour les ténèbres.
La description de Tabris est donc l’histoire d’une Lumière contenue. Car la Lumière de l’Esprit n’est pas accordée à tous sans partage. C’est au contraire une richesse qu’il faut lutter pour acquérir. Tel est le message que lance L’Esprit par son choix de Tabris pour être le récipient de Sa Flamme : C’est dans les Ténèbres que la Lumière brille avec le plus d’éclat.
Voila sans doute la raison qui pousse certain à croire fugacement à un démon au premier coup d’œil : la lumière ne se révèle qu’au méritant. Et c’est souvent cette surprise passée que les observateurs se rendent compte qu’ils n’ont pas encore réellement pris conscience de l’apparence réelle de l’Archange (à son grand désespoir), mais ne retiennent que l’impression évoquée plus haut.
Une étude attentive révèle pourtant une femme de très haute taille, élancée et svelte sans être frêle pour autant aux jambes interminables et au port altier. Sa taille et son attitude en font une figure impressionnante en dépit de sa finesse. L’aspect sculptural de ses jambes, la cambrure de ses reins et la douceur de sa gorge soulignent des formes indéniablement féminines et pourtant Tabris reste athlétique et énergique.
Elle possède de longues mains fines aux doigts délicats et agiles qui jouent souvent avec les boucles rebelles tombant de sa chevelure ivoire.
De même, il arrive fréquemment qu’elle attrape entre ses lèvres fines et rouges une quelconque mèche folle. En effet, Tabris ne possède pas de lèvres charnues. De même, son visage, sans pour autant être émacié, est sec et anguleux. Ses pommettes sont hautes et le visage est comme en fer de lance. Une beauté froide, donc. Cette impression est renforcée par l’expression le plus souvent neutre que l’Archange arbore sans complexe.
Deux détails pourtant réduisent à néant cette première conclusion. Tout d’abord son sourire, qui, s’il est rare, illumine son visage et transforme un abord austère en expression radieuse. Cependant ce n’est rien à côté de son regard.
Voyez-vous, Tabris est aveugle. En dépit de sa cécité, ou peut-être à cause d’elle, son regard est particulièrement pénétrant. Ses yeux d’un vert presque éblouissant resplendissent presque littéralement d’une lueur propre et intérieure. Bien qu’elle garde les paupières soigneusement baissées la plupart du temps, ses longs cils effleurant presque le haut de ses pommettes, il est pour ainsi dire impossible de résister à leur chaleur bienveillante lorsqu’elle ouvre les yeux. Evidemment, tout ceci est valable pour ceux qui n’ont pas encore réussi à mettre Tabris dans une colère noire…
D’un point de vue vestimentaire, l’Archange affectionne particulièrement les longues tenues sombres et amples. Les robes fendues très haut sur le côté ont la préférence en raison de la liberté de mouvement qu’elles procurent en comparaison des toges classiques et de ces satanés chitons qui réussissent toujours à se dénouer et à glisser des épaules aux moments les plus embarrassants. Ce genre de tenue met en valeur le galbe et la perfection de ses jambes, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Les couleurs, quant à elles, sont déterminées par un esprit de contradiction qui se refuse à porter des couleurs claires comme la majorité des anges. A part, à l’occasion (et surtout chez les humains), d’improbables tenues rose vif particulièrement incongrues.


Caractère : Tout comme son physique le suggère, Tabris est une créature de contradictions.
Aujourd’hui, elle est totalement dévouée à la tâche qui lui a été assignée, même si ce n’avait pas été toujours le cas. A présent, dans son rôle d’Archange de la Lumière, elle est digne et n’a comme unique but que le salut de l’Humanité : guider les Hommes vers la voie de l’Harmonie, châtier les démon tentateurs, s’assurer que le bien est protégé des actions malavisées des mauvais…
En réalité, la Lumière de l’Esprit fait maintenant entièrement partie de sa personnalité, autant que toutes les autres caractéristiques qui faisaient d’elle ce qu’elle était auparavant.
En société (dans la société angélique, en fait) et pendant ses fonctions, Tabris reste assez froide et distante comme sa position peut l’y autoriser : elle n’est pas aussi véhémente que certains anges de la justice ou aussi sociable que d’autres qui prônent l’amour. Son rôle lui demande de veiller sur les créatures moins éveillées au divin qu’elle sans empiéter sur leur libre arbitre et sans les forcer. Elle est la Lumière qui guide. Et en tant qu’Archange, elle ne peut déroger à ces principes.
Pourtant ceci est loin de résumer sa personnalité. Si une partie d’elle est là pour guider et éduquer, pour porter la Flamme et repousser les ténèbres, le choix qu’a fait l’Esprit créateur de donner à ses messagers mêmes une vie plus riche qu’une existence de servitude a permis à Tabris de développer une personnalité atypique.
Elle a toujours été enthousiaste et vive, démarrant au quart de tour pour la moindre raison. On peut penser que ce sont ses origines au sein des anges de la Justice qui ont laissé leur marque. Même si elle manifeste rarement ces traits devant ses pairs (et elle a parfois besoin de toute sa volonté pour se retenir), il lui arrive souvent, en plus petits comités, de se laisser emporter par une explication qui lui tient particulièrement à cœur ou de s’exciter pour des choses anodines. Elle prend d’ailleurs très mal la critique et peut mal réagir si elle estime avoir été menacée. Ces sautes d’humeur sont sans gravité et s’estompent aussi vite qu’elles sont apparues, mais elles ne contribuent pas à dissiper la réputation parfois sulfureuse qui lui colle à la peau.
Sa patience en particulier est très réduite. Si elle manifeste une bienveillance naturelle commune à tous les anges, Tabris ne met pas longtemps pour arriver à saturation quand on essaie de l’embobiner, qu’on fait preuve de bêtise mâtinée d’incompétence et d’arrogance ou que les humains persistent à s’entretuer pour des raisons qui n’ont de raisonnable que le nom.
Elle a d’ailleurs un point de vue particulier sur les humains en général. Elle les voit comme des créatures plutôt simplettes, entêtées et vaguement attachantes mais qui ne peuvent pas faire un pas sans se mettre dans le pétrin. Elle appelle cette tendance naturelle au chaos le plus total l’effet H, ou facteur humain. Alors qu’elle est prête à en sourire lorsqu’elle est de bonne humeur, l’Archange supporte nettement moins ces facéties quand le sang coule. Et on peut parfois la voir s’énerver toute seule à « observer » les manigances d’humains plus aveugles qu’elle. Elle les compare d’ailleurs souvent à des lemmings : ces petits rongeurs décérébrées qui migrent en colonies. Elle n’en fera pas moins tout ce qu’elle peut pour leur permettre de gagner leur rédemption.
Tabris est aussi passablement désordonnée : sa résidence ressemble plus à un entrepôt portuaire qu’à une habitation décente. L’intérieur tout du moins, car l’extérieur est d’achitecture très classique avec ses colonnades et son fronton. Les machineries importées de la « Terre » recouvrent la plupart des surfaces planes, des étranges bibelots pendent du plafond, des piles de livres et de manuscrits empruntés ici et là jalonnent les passages les plus empruntés et certains affirment même avoir vu des choses vivantes ramper dans les coins sombres. Rares sont ceux qui apprécient d’avoir à transmettre un message à l’Archange lorsqu’elle est dans sa tanière car des rumeurs circulent sur des messagers retrouvés inconscients suite à un glissement d’étagère surchargée dans les recoins les plus éloignés du bâtiment. Ceci convient très bien à Tabris qui n’apprécie guère qu’on vienne fouiller dans son bazar. On a même avancé l’hypothèse que l’aspect effrayant de son intérieur était designé spécifiquement dans ce but. Personne n’est jamais arrivé à l’étage en tout cas.
Comme on peut le deviner, l’Archange de la Lumière est fasciné par les mécanismes et les inventions humaines. Elle en ramène d’ailleurs au retour de chacune de ses incursions sur les territoires humains. Tabris ne cesse en effet de s’étonner du fait qu’un peuple si stupide (bah oui, pour avoir pour principal passe temps de s’entretuer, un cerveau n’est peut être pas nécessaire…) soit capable de créer des gadgets aussi inventifs et astucieux. Elle ne perd pas une occasion d’exhorter ses congénères à adopter certains produits humains. Sans réel succès pour le moment : ses tentatives se heurtent à un scepticisme prudent.
Elle raffole en particulier des pâtisseries humaines, qu’elle considère comme l’apothéose de l’œuvre de l’Esprit Créateur.
Sur certains points, ses passions et son tempérament la rapprochent réellement des Anges de la sagesse qu’elle apprécie avant tout autre ordre, passant des heures fourrée avec eux à discuter de points d’intérêt communs. Elle cultive des relations saines avec les Anges de l’Amour qui traînent bien souvent parmi les humains pour des raisons évidentes… Sa relation avec les Anges de la Justice est moins nette. L’Archange collabore avec eux avant tout sur un plan professionnel car leur haine des démons en tout genre les rapproche. Pourtant leurs visions des humains sont différentes : Alors que les anges de la justice sont inflexibles, l’Archange de la Lumière est convaincue qu’un humain peut gagner sa rédemption au prix de ses efforts. Elle est donc, part rapport à eux, à la fois trop tolérante lorsque l’humain s’amende et trop brutale quand il ne montre aucun signe de remords.
Concernant les démons, une chose est sûre, c’est que Tabris préférerait les voir morts. Tous. Elle n’a pas oublié ce qu’elle avait subi de leurs mains. Pourtant, à côté de cette haine, une certaine compréhension s’est installée : elle a conscience du Grand Œuvre de l’Esprit et de la place qu’occupe les démons. Cela ne retiendra pas sa main, mais cela pourrait l’empêcher de se lancer dans une tuerie inutile et dommageable. Point intéressant, au contraire de nombre de ses subordonnés, et à leur insu, elle n’éprouve aucune haine envers le Prince Démon de l’Ombre, pourtant source de ses maux. Elle, plus que n’importe quel autre Ange, sait que la véritable ennemie de la Lumière est l’obscurité. Et que l’Ombre naît de la Lumière : les notions sont indissociables. D’autres, au contraire, parleront plutôt du syndrome de Stockholm…


Pouvoir ou don particulier :

La Lumière qui guide : La Lumière divine inspire les actes les plus nobles chez les créatures qui la ressentent et leur montre la voie vers l’Harmonie. Bien entendu, le libre arbitre n’est pas affecté. Cependant, un être touché par cette grâce divine comprend fugacement (inconsciemment) l’œuvre de l’Esprit ainsi que sa beauté.
La Lumière qui chasse les ténèbres : Fléau de l’obscurité, la Lumière révèle le vrai visage de ce qu’elle touche, bannissant tout artifice car rien ne peut tromper le regard de l’Esprit. Les masques tombent, les tromperies sont révélées, la noirceur s’étiole. (N’est pas une capacité offensive qui tuerait du Démon, faut pas déconner non plus… ça affecte la vérité et les apparences. Et c’est pratique pour lire au lit.)
La Lumière Rédemptrice : utile pour sauver une âme méritante d’un destin funeste en Enfer aux mains des démons. Evidemment, l’humain doit avoir pu se racheter ou perdu sa vie en essayant, avec sincérité.
Flamme Eternelle : l’esprit de la Flamme brûle le mal et la matière, les retirant purement de la création comme on excise une tumeur au scalpel. L’inconvénient étant qu’une utilisation retire totalement l’objet et son essence… de façon rétrospective. Sans aucun égard pour les principes de causalité.
Prophétie Noire : La perte de ses yeux a donné un pouvoir de prophétie à Tabris. Hélas, en raison des circonstances accompagnant cette perte, il ne lui est donné de voir que des prophéties noires, celles des démons. Des visions de Mal et de Ténèbres absolues.
Vol. (Et ouais.)
Maîtrise de l’Ukulélé.
Utilise la majeure partie de son énergie pour compenser sa cécité en temps normal.

Histoire : Les informations disponibles sur la jeunesse de Tabris sont rares et incomplètes. Le consensus est généralement que sont passé d’ange de la Justice subalterne a contribué à effacer ses traces : l’attention accordée aux agissements d’un jeune ange sans grande importance n’est à priori pas assez soutenue pour noter ses faits et gestes. L’administration étant de plus une spécialité humaine et non angélique, les enregistrements sont fragmentaires.

Par exemple, nul n’a une idée précise de l’ascendance de Tabris. Quant à son âge réel, il demeure un mystère. Quelques anges de la Sagesse ont tenté d’en savoir plus mais la réticence manifeste de l’archange de la Lumière à discuter ce sujet et sa propension naturelle à faire dévier le débat ont jusqu’à présent empêché une quelconque réponse claire d’émerger.

Son nom apparaît pourtant ici et là dans les rapports ou les récits d’anges plus âgés. On la voyait comme un ange zélé, parfois trop, à la limite du fanatisme pur et simple. Le genre d’ange qu’on doit rappeler à l’ordre pour éviter les bavures. Elle n’a pourtant jamais traversé la ligne qui sépare la Justice du meurtre. L’événement aurait de toutes façons fait du bruit et les noms des anges déchus sont scrupuleusement notés et conservés. Flamboyante et efficace dans son rôle, donc… Mais controversée. Et c’est sans doute pour cette raison que le peu d’information reste disponible. Ses écarts de conduites et ses désaccords étaient proverbiaux. Son opinion était d’ailleurs défendable, d’un certain point de vue. Elle observait l’histoire humaine et voyait un chaos d’actes désespérés, sans réel fil conducteur. Pour elle, les Hommes avaient besoin d’être guidés de façon plus ferme, plus explicite. Il fallait la purger du mal qui la rongeait, des centres de corruption et indiquer clairement la voie que devaient prendre les humains. Seulement récompenser les Justes, surveiller les démons et donner des conseils cryptés ne suffirait jamais à son avis : les humains étaient trop obtus.


Le centre de corruption qui accaparait l’essentiel de l’attention de Tabris était la ville d’Iscandria. Les conditions y étaient parfaites pour engendrer la prolifération des mauvais éléments et du mal. L’ange demandait une action claire de la part de ses supérieurs et les refus répétés ainsi que les mises en gardes constantes finirent par avoir raison de sa patience déjà bien entamée. Quand elle réclama une intervention complète pour se débarrasser définitivement de tous les malfaisants qui y résidaient, elle sut qu’elle était allée trop loin. Elle fut priée de ne plus mettre son nez dans les affaires importantes des anges. On se passerait de ses conseils jusqu’à ce qu’elle apprenne à rester à sa place.
Elle aurait pu s’arrêter là et respecter les volontés de ses supérieurs. Mais c’était sans compter son tempérament indépendant et imprudent. Elle fit fi de tout ordre et décida de prendre les choses en main. Pour guider les Hommes, elle frapperait le mal qui les consume. Il lui fallait donc des informations. Tabris arriva vite à la conclusion que le meilleur moyen de mettre son plan à exécution serait de frapper de l’intérieur. Et elle mit sur pied un plan fou : partir vers Iscandria et vivre comme une humaine… Jusqu’à infiltrer une organisation criminelle, remonter jusqu’au sommet et abattre les dirigeants. Elle en était sûre, ce coup d’éclat remettrait l’humanité sur la voie.

Elle partit donc aussitôt qu’elle en eut l’occasion. C'est-à-dire le jour même, au mépris de toute prudence et même du bon sens. Avec toute la confiance en elle qui la caractérisait, et toute son arrogance d’ange vis-à-vis des êtres moins « élevés », elle estimait qu’il n’y aurait aucun problème pour s’en tirer plus qu’honorablement au milieu de créatures qui lui étaient inférieures. C’était bien la première qu’elle descendait parmi les Hommes et à vrai dire… ça se voyait. La réalité fut bien plus brutale qu’elle ne se l’était imaginée.
La préparation n’aurait pas été du luxe. Elle ne savait pas où elle devait aller, ce qu’elle devait faire. Elle pensait pouvoir repérer facilement des malfrats et en tirer des informations, la voila qui errait sans arriver à comprendre qui faisait quoi. Des individus sales et puants lui proposèrent des choses qu’elle ne comprenait pas mais dont elle doutait instinctivement de l’intérêt immédiat pour sa situation. La seule chose qu’elle se félicita d’avoir réussi, c’était son arrivée discrète et l’occultation de ses ailes. Elle ne serait pas passée inaperçue avec…

D’ailleurs, à la réflexion, elle ne se fondait pas tant que ça dans la foule, après tout… Les regards la suivaient et finirent par la mettre mal à l’aise. Il lui fallut un bon moment pour comprendre qu’en dépit de ses efforts, sa tenue n’avait absolument rien à voir avec le type de toilette que portaient les femmes humaines. Avec sa robe fendue, son dos nu, ses multiples bracelets cliquetants, et ses longs cheveux dénoués, elle passait plus pour une saltimbanque ou une prostituée que pour une honnête dame du monde. Voila qui expliquait les propositions dont elle avait été l’objet… Pourtant, pour autant que l’explication soit intéressante, intellectuellement parlant, elle n’en demeurait pas moins plus inquiétante que rassurante. Infiltrer un réseau criminel ne se ferait pas avec autant de témoins… Par les Abysses ! Même survivre allait poser des problèmes si ces créatures se mettaient en tête de se passer se son consentement pour s’amuser… Tabris était naïve sur certains points mais là, même aveugle, elle aurait compris le danger.
Elle essaya tout d’abord de se réfugier dans le premier bâtiment à sa portée et se fit mettre prestement à la porte par un commerçant offusqué qui ne voulait pas voir son échoppe associée à des gens de mauvaise réputation.
Et le scénario se répéta un nombre suffisant de fois pour que Tabris commence à douter de son bon jugement en matière d’infiltration…

Pourtant, le hasard, une fois n’est pas coutume, la favorisa finalement (et il était temps vu à quel point les forces de l’ordre commençaient à s’intéresser à cette exubérante étrangère qui créait tant d’agitation…). Elle poussa la porte d’une Nième boutique et tomba sur l’une des planques des anges à Iscandria. Heureusement pour elle, l’Ange en poste à cet endroit était du genre rapide. Il ne lui fallut qu’un instant pour savoir de quoi il retournait : une jeune créature stupide qui croyait tout savoir, à vrai dire… Il mit donc ses compétences à la disposition de Tabris, pour la plus grande consternation de celle-ci.

En effet, s’ennuyant passablement, il n’avait pas grand-chose de plus excitant à faire que de surveiller un commerce légèrement ennuyeux et de regarder passer des humains têtus. Une occupation bien terne pour un ange de la Justice, d’après lui.
Non seulement il réussit dans un premier temps à dévier les soupçons des officiels vers autre chose que leur nouvelle suspecte, mais il aida aussi « de force » Tabris à envisager une nouvelle approche plus discrète et efficace. En réalité, il se moquait éperdument de savoir ce qu’elle pouvait bien faire là et pourquoi elle était si mal préparée : son seul intérêt était de se trouver une occupation pour briser le train-train de son quotidien.
Il regretta bien vite la tâche qu’il s’était fixée. Même si sa protégée était avide d’apprendre, elle avait un caractère horrible et tolérait mal la critique… En fait elle détestait aussi se retrouver dans une situation si lamentable et reportait son amertume sur qui elle pouvait. Très vite, la patience angélique du gardien fut épuisée et des envies de meurtres très peu honorables lui vinrent…
Pourtant, malgré ses sautes d’humeur, Tabris ingurgitait les informations qui lui étaient servies. La honte qu’elle ressentait en pensant à ses anciennes illusions ne fit rien pour améliorer son humeur, alors elle commença à repenser sérieusement à ses projets initiaux. La tâche se révélait moins simple que prévu mais sans lui paraître insurmontable non plus. Avec l’aide et les conseils de son « complice », elle mit au point un déguisement plus convainquant… Et aussi beaucoup moins attrayante du point de vue de l’intéressée.


Attifée de loques et de pièces de tissus si rapiécées qu’on avait du mal à déterminer quelles parties étaient d’origine et affublée d’un nom tout neuf, Thérésa, elle entama ses tentatives pour infiltrer le monde de la nuit. Se balader dans les quartiers sombres et mal famés de nuit n’eut que des conséquences fâcheuses. Propositions obscènes, agressions, et bagarres passablement ennuyeuses. Mais pas de vrai contact avec une quelconque organisation : Tabris ne s’intéressait qu’au gros poisson et elle savait qu’il était là, quelque part… Mais il ne mordait pas à l’hameçon.
Il allait falloir trouver autre chose.
Une idée lumineuse lui vint. Son protecteur avait une boutique… Où il vendait, en théorie, des biens divers et variés… Et bien, il allait devoir contribuer à l’effort de guerre, ce n’était que Justice.
Et c’est ainsi l’échoppe se retrouva un matin bien vide et que Tabris avait, dans le même temps, trouvé tout un tas d’objets divers à revendre au marché noir.
Et c’est la recherche d’un acquéreur pour cette marchandise volée qui finit par ouvrir les portes de l’économie parallèle à l’ange. Les receleurs étaient connus pour avoir accès à des réseaux étendus. Et s’attirer la sympathie de l’un d’eux en lui proposant de la marchandise de qualité ouvrit de nombreuses portes à Tabris, ou plutôt Tessa, et lui désigna pour la première fois un intermédiaire de l’organisation qu’elle recherchait tant.
En quelques semaines, elle put attirer suffisamment l’attention sur elle pour être remarquée par les médiateurs du bas de la hiérarchie. Une fois l’attention sur elle, les choses se corsèrent. Plus un seul faux pas ne serait possible. Elle réussit pourtant à impressionner ses « employeurs » par ses larcins et fut prise sous la protection du réseau. Il lui fallut assurer un certain rendement pour pouvoir espérer grimper les échelons ou au moins avoir vent des agissements de l’organisation. Celle-ci s’avéra beaucoup plus vaste et tentaculaire que prévu. Et on lui demandait toujours plus : il fut difficile de continuer à éviter les ennuis et à ne pas se faire prendre. Difficile mais pas impossible pour Tessa. Elle commençait pourtant à désespérer de pouvoir un jour accéder à autre chose que les cercles extérieurs.

Mais le moment vint. Et de protégée, elle passa finalement à membre à part entière après avoir « volé » un assortiment de bijoux du plus bel effet… Et d’une valeur considérable.
Les choses se compliquèrent encore. Si à présent elle pouvait avoir accès au véritable noyau de l’organisation, et que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle puisse écraser le cœur du réseau, le danger était toujours plus présent. Il devenait difficile d’agir en solo et elle ne voulait pas de témoin susceptible de s’apercevoir de la supercherie. Elle découvrit aussi que les activités illégales de l’organisation ne s’arrêtaient pas à de la contrebande et au vol, mais faisait un véritable commerce de la misère humaine : meurtres, enlèvement, torture, menaces, esclavagisme… Et Tabris savait qu’il lui serait impossible de s’en sortir aisément s’il lui était demandé d’assassiner un humain. Il lui fallait agir au plus vite. C’était la seule solution.
Elle redoubla d’efforts pour se frayer une voie jusqu’aux dirigeants, un certain Monsieur George, apprit-elle. Sans qu’elle puisse savoir ce que cela signifiait, il avait la réputation d’être frais.
Il lui fallut quelques jours supplémentaires avant de trouver une personne qui savait exactement où elle pourrait trouver ce Mr George. L’affaire fut tendue, mais un mélange de corruption, de flatteries et d’utilisation choisie des signes distinctifs de l’organisation (sans oublier une quantité proprement hallucinante d’alcool) permirent de gagner la confiance et les confidences de l’homme.
Tabris prépara ses lames et se retira pour mûrir un plan d’attaque. Il faudrait en priorité éliminer Mr George. Les réseaux criminels n’avaient jamais été aussi puissants que depuis son arrivée mystérieuse, d’après les informations fragmentaires que l’ange avait pu rassembler. Sa mort priverait les malfrats d’un chef efficace. Pourtant elle ne comptait pas s’arrêter là : un autre prendrait la place de George et profiterait de l’organisation. Elle ne pouvait pas se le permettre. Il fallait qu’elle s’arrange pour répandre le chaos de façon totale. Tuer George et tous ses lieutenants, laisser germer des rumeurs de trahison et finalement attendre que les subalternes survivants se sautent mutuellement à la gorge.
L’assassinat serait le plus simple : une balle devrait suffire et trouver l’arme ne serait pas un problème. De plus elle connaissait à présent l’endroit où elle pourrait monter son opération. Restait à savoir comment créer le chaos… Elle doutait de pouvoir tuer elle-même tous les lieutenants sans en laisser échapper un seul, quant bien même étaient-ils tous humains… Un incendie, ou mieux, un effondrement, semblait ce qu’il y avait de plus sûr et de plus efficace. Et quoi de mieux que d’utiliser les propres ressources de l’ennemi : ses propres réserves de poudre. C’est ainsi qu’elle choisit le moment de son action : le jour où les réserves seraient vérifiées et complétées. Les allées et venues seraient plus nombreuses et la quantité de poudre maximale.

Elle s’arma donc de la Rédemptrice et du fusil à canon long qu’elle avait acquis pour l’occasion. Le vieux bâtiment n’était pas facile d’accès, mais de nuit, sur les toits, ses vêtements sombres et sa longue cape noire lui permettaient de se déplacer rapidement et discrètement. Ainsi, de toit en toi, de corniche en balcon, elle s’approcha du repaire de sa proie.
Tabris entra par les fenêtres de combles, son agilité naturelle lui permettant de se glisser dans des ouvertures qui auraient bloqué tout passage à un assassin de carrure plus forte.
Elle avait soigneusement observé les lieux et s’était renseignée sur l’architecture et le style des lieux. Pourtant, rien n’aurait pu la préparer à la richesse et au raffinement de ce qu’elle put découvrir à l’intérieur. Faisant abstraction des ornements et des tapisseries, elle se déplaça discrètement vers les galeries supérieures et la première position de tir qu’elle avait imaginée.
La chance lui sourit. Elle avait depuis cet endroit une vision directe sur la grande salle principale deux étages en contrebas. De là, elle pourrait faire feu sans obstacle, et le maître de l’organisation ferait à coup sûr une apparition au cours de la soirée. Dernière chose, l’écho généré par les parois de pierre rendrait ardue sa localisation. L’ange déposa l’étui huilé contenant l’arme à feu dans un coin sombre, le dissimulant derrière une tenture et se dirigea vers un escalier de service peu utilisé, bien décidée à mettre en route la seconde partie de son plan.

Descendre dans les fondations de l’édifice fut plus facile que prévu : les gardes se trouvaient dans les rues voisines, au niveau du sol. Ils ne soupçonnaient pas qu’un ennemi pouvait franchir l’espace dégagé entre les autres bâtiments et le toit de leur quartier général. Mais bien sûr, ils n’imaginaient pas que leur ennemi pouvait voler.
Dans les sous sols, ce fut un jeu d’enfant de mettre la main sur un des ouvriers qui transportaient la poudre, de l’assommer et de prendre sa place. Le peu de lumière et la grande taille de Tabris lui permettaient de ne pas attirer une attention excessive.
Elle put ainsi entrer dans la cave sèche où la poudre était entreposée. Quelques minutes lui suffirent pour créer une mèche de fortune à l’aide d’un peu poudre. Elle mesura la longueur avec soin, suivant scrupuleusement les instructions d’un artificier auquel elle avait pu demander conseil et se laissa assez de temps pour être sûre que sa tâche serait menée à bien. Elle attendit l’heure propice à l’abri des tonneaux et alluma la mèche avant de se hâter vers les étages supérieurs pour se mettre à l’affût.
Et elle attendit. Le temps passait et le niveau de stress montait : elle n’avait pas toute la nuit. La grande salle commença à se remplir et Tabris prit place dans une alcôve le long de la galerie. Pour le moment, elle restait complètement immergée dans l’ombre, ne voulant pas se révéler trop vite aux regards de peur d’être repérée. Elle avait du mal à contrôler sa respiration : après tout, elle allait commettre un meurtre…
Pour se calmer, elle sortit l’arme de son étui huilé, la vérifia une nouvelle fois et la lava.
Une clameur monta du parterre. Elle devina que sa cible était enfin là. Elle laissa passer quelques dizaines des secondes, laissant à la foule le temps de se calmer et de lui fournir une ligne de tir parfaite. Il était temps, la mèche n’en avait plus pour très longtemps.
Elle sortit de l’alcôve et s’allongea sur la corniche. Elle pouvait parfaitement distinguer sa proie.
L’ange ajusta donc sa cible. A cette distance, elle ne pouvait pas rater. Impossible : elle s’était entraînée. Derniers réglages, et elle expira l’air de ses poumons pour éviter les imprécisions. Et à cet instant précis, alors qu’elle s’apprêtait à appuyer sur la détente, l’homme leva les yeux vers elle, plongeant son regard directement dans celui de l’Ange tandis que ses lèvres se recourbaient en un sourire amusé.
Tabris eut un hoquet de surprise et tira en catastrophe. En dépit de sa précipitation, la balle de plomb fila droit vers sa cible.
Elle aurait du toucher. Elle aurait du. En plein cœur.
Mais au moment de l’impact, l’homme sembla changer… Ce qui était solide se transforma soudain en une sorte de gaz dense et noir. Presque une ombre.
Et la balle plongea profondément dans le bois du siège derrière lui, dispersant des échardes de bois autour d’elle. Monsieur George Reprit consistance et sourit de plus belle. Tout autour de lui, les malfrats se relevaient, s’agitaient et criaient.

Un Démon. Aucun doute là-dessus. Tabris comprenait enfin comment le réseau parvenait à toujours s’en sortir, à prospérer. Au moins un démon était présent. Un des pires, un démon de l’ombre. Et il avait su depuis le début… Il avait ressenti l’approche de l’ange et avait simplement attendu qu’elle tombe dans le piège qu’elle avait elle-même créé. Le choc était tellement grand qu’elle ne réagit pas pendant un moment.
Puis, pendant que les sbires humains du démon se ruaient vers la galerie, l’ange utilisa ses pouvoirs pour se laisser tomber sans mal jusqu’au sol. Elle avait abandonné son fusil pour dégainer sa lame et se rua sur le démon pour le pourfendre. Une seule chose comptait à présent : elle était fichue, alors elle emporterait ce démon avec elle.
Alors que Tabris s’élança avec une vitesse incroyable sur sa cible, la lame siffla hors de son fourreau et s’abattit sur Monsieur George…
Qui attrapa l’épée, observa un instant l’acier avec intérêt et la brisa d’un mouvement sec du poignet. Sans lâcher la lame, il envoya ensuite un magistral revers de la main dans la mâchoire de l’ange qui l’enyoya rouler dans un coin, inconsciente.

Tabris n’a presque aucun souvenir cohérent des semaines suivantes. Tout se perd dans un brouillard de mort, de ténèbres et de douleur. Les périodes de veille et d’inconscience se succédaient sans qu’elle puisse savoir si les cauchemars qu’elle vivait étaient des songes ou la réalité. Les démons avaient mis la main sur un ange, et ils comptaient bien en profiter… Tabris crut devenir folle. La raison ne servait plus à rien, n’avait plus rien à analyser… Tout se fissurait. Rien n’existait plus que ce visage sardonique qui se moquait d’elle. Le visage et la douleur. Puis une intense lumière, une odeur de brûlé… et les ténèbres. Définitives. Tabris se demanda un instant ce qui s’était produit puis elle se rendit compte que c’était elle qui hurlait à s’en faire éclater les poumons.


Cependant, au Paradis, certains événements ne passèrent pas inaperçus. La disparition d’un ange n’est jamais prise à la légère, mais quand une activité démoniaque sérieuse est en plus rapportée dans le même temps, une réponse s’impose automatiquement.
Guidée par l’Archange de la Lumière de l’époque lui-même, une unité d’anges tenta de prendre d’assaut le QG dans l’espoir de chasser les démons du royaume des humains. L’opération fut un chaos indescriptible et un désastre sans précédent. On ignore encore ce qui se passa dans les couloirs de cette bâtisse, mais l’unité fut complètement balayée, des démons grouillaient dans tous les coins, les humains moururent par dizaines. L’archange de la Lumière périt dans l’horreur de cette nuit. On raconte que les guerriers des quatre clans démoniaques s’étaient rassemblés et s’étaient donnés pour tâche de détruire tout ce qu’ils trouvaient.


Sur les berges, dans la terre meuble, des traces menaient à l’opposé du sinistre… Tabris, se traînait dans la boue, aveugle et affolée, ses jambes brisées en plusieurs endroits et la main gauche tellement crispée sur les restes d’une lame brisée que le sang jaillissait de la profonde entaille dans sa paume. Il n’existait qu’une seule réalité pour elle, dans son monde de souffrance et de ténèbres. S’éloigner. Partir au plus vite le plus loin possible de la douleur, il n’y avait plus que ça. Mais très vite, l’évidence s’imposa à elle… Ce monde de souffrance, elle l’emportait avec elle. Il n’y avait plus rien pour la sauver. Elle avait contemplé l’Abysse depuis l’extrême limite et l’obscurité avait posé la main sur son être et son âme. Il n’y avait pas de chemin de retour possible, pas plus qu’il n’existait de moyen pour elle de revoir un jour… Elle prit conscience de ce qu’elle tenait et trouve une échappatoire. Le tranchant avait perdu tout son éclat, ne subsistait qu’un acier sombre, terne et noircit. Mais il ferait l’affaire. Elle le rapprocha de sa gorge.

Mais il se produisit quelque chose que nul n’avait prévu…
Les Ténèbres firent place à une lueur éclatante qui emplit la totalité de sa vision. Et une forme fut soudain là. Tabris reconnut immédiatement celui qui lui faisait face sans jamais l’avoir aperçu auparavant.
Il parla.

Tabris acquiéça.

Et un pilier de lumière illumina un bref instant la nuit d’Iscandria. Puis plus rien. Rien à part une haute silhouette qui se tenait dans la nuit doucement illuminée par l’incendie qui continuait de faire rage. La silhouette était sombre : même les ailes, si blanches autrefois, avaient pris une teinte gris sombre à présent. Les ténèbres laissent leur marque à jamais et les ombres sont pour toujours liées à la Lumière. Ainsi le passage de Tabris aux mains des démons laissa sa marque sur son âme et la lumière qu’elle contenait à présent resterait engoncée dans une gangue d’ombre. L’Esprit en avait voulu ainsi : pour la première fois, il disposait d’un messager qui connaissait tout le prix de l’Enfer, pour qui la Lumière était plus qu’un dogme : Une salvation.
Tabris ouvrit ses yeux aveugles, voyant sans voir, laissant se déverser sur le monde la lumière divine qui l’habitait. Elle tourna les talons, et dans un scintillement, disparut pour de bon.
Ainsi naquit le Troisième Archange de la Lumière.


Inventaire :
Garde robe fournie et excentrique.
Habitation de taille modeste par rapport à son statut.
Bazar ambiant.
Masque lisse gris sombre mat sans ouverture.
La Rédemptrice : lame droite gris noir (comme passée au feu) à simple tranchant et pointe biseautée. (« Emprunté » lors de son départ du Paradis il y a bien longtemps.)
Un Ukulélé.
Une fine dague à dissimuler sous forme humaine.
Deux pistolets de taille réduite (évidemment à un coup) à dissimuler de même.


Autre précision : Aime les romans en général et les romans mielleux en particulier.

Présentation acceptée

Bienvenue au Paradis Archange de la Lumière !
Il faudra me donner par MP la composition des "Cieux de la Lumière"...